Et de ce pas! Agissons

Rapport de l’Oif sur la Lépi : la majorité présidentielle confirme que Boni Yayi a été mal réélu 

 Écrit par Marcel Zoumènou

Les dernières assises de la majorité présidentielle sur le rapport de l’Oif sur la Lépi n’ont pas été des assises pour rien.

Si elle n’a pas permis de disposer tout de suite d’une Lépi dépoussiérée de ses lacunes, les révélations des uns et des autres ont fini par confirmer une certitude : que Boni Yayi a été mal réélu.

e 28 septembre 2011 lors d’une déclaration publique à la Marina, Boni Yayi proférait des diatribes et des menaces à l’endroit des douaniers qui, selon ses dires, « sont gonflés » et sont manipulés par les politiciens pour s’opposer aux réformes portuaires. Dans cette déclaration qui ne manque pas de digression, il envoie quelques pics à ses détracteurs politiques qui l’accusaient d’avoir gagné l’élection présidentielle frauduleusement. « Tout le monde a voté pour moi. Cette fois-ci, j’ai été élu proprement », a-t-il affirmé. Des mois après, cette profession de foi du président de la république aura bien des difficultés à recueillir l’assentiment de tous. Même dans sa propre famille politique, le bon sens semble bien revenir une fois que l’élection est passée. Samedi dernier, la majorité présidentielle plurielle s’est réunie au Chant d’Oiseau pour étudier le rapport de l’Oif et faire des propositions concrètes. C’est alors que les langues se sont déliées. Epiphane Quenum, ancien coordonnateur de la Commission politique de supervision de la Lépi(Cps-Lépi) a fait des révélations qui doivent donner le tournis à tous ceux qui ne souffrent pas d’amnésie (Voir LNT 2344 du lundi 04 juin 2012). Morceaux choisis : « je rappelle qu’au niveau de la cartographie censitaire, s’il y a des lacunes, ces lacunes sont dues essentiellement au contexte. Pour que nous démarrions la cartographie, il faut ce qu’on appelle les cartes de base. Et les 18 mois ne pouvaient pas permettre pour que nous réalisions une carte de base ». Un autre morceau : « On n’avait pas les Gps. On devait aller chercher au Burkina. » Puis : « J’organise une déportation électronique de certains agents dans une autre localité. Et je mets ce groupement en minorité pour pouvoir gagner les élections…Je ne dis pas que vous avez fait des choses comme ça(parlant du K.O de Boni Yayi de 2011), mais c’est des choses qui existent ». Chabi Sika, un autre chantre de la Lépi lors de la dernière élection présidentielle enfonce le clou pour reconnaître que la situation n’est pas homogène. Idem pour Azannai qui jette un pavé dans la mare : « Lorsque nous écoutons les trois communications de ce matin, et lorsqu’on a été attentifs à certaines parties des communications, on doit se dire que quelle soient les assurances, les résultats, nous devons être prudents ». Au regard de ces nombreuses déclarations, Yayi peut-il encore se vanter d’être bien élu si le fichier électoral a tous ces problèmes que reconnaissent aujourd’hui les mêmes qui ont travaillé pour sa mise en place.
Profil bas

Chose déplorable, les mêmes qui font des révélations sur les lacunes de la Lépi étaient les mêmes qui affirmaient que la Lépi étaient bien conduites et que ceux qui crient sont ceux là même qui voulaient perpétuer le règne de la fraude. Les nombreuses déclarations de l’honorable Chabi Sika sont encore vivaces dans nos mémoires. S’il pouvait se réécouter, il aurait compris qu’il doit avoir le profil bas en parlant de la Lépi. « Je me réjouis que mes amis de la majorité présidentielle, les mêmes qui disaient hier que la Lépi est parfaite, disent aujourd’hui qu’il y a des impairs et qu’il faut corriger ». Cette déclaration est celle d’un membre influent de la coalition Abt qui n’a cessé de demander la correction de cette liste bien avant les élections. Yayi devrait avoir aussi la même attitude et accepter de vite procéder à la correction de la Lépi pour de vraies élections. Son aura de président en exercice de l’Union Africaine en dépend.

Publié le mardi 5 juin 2012 14:03 in (www.lanouvelletribune.info)

Une première période brillante, une seconde très pâle. Les Ecureuils du Bénin ont entamé de la plus belle manière la campagne du Brésil 2014.

Même imparfaite, la soirée du dimanche dernier a répondu à certaines questions notamment en défense malgré les inquiétudes qui subsistent.
Le Bénin commence les éliminatoires de la Coupe du monde Brésil 2014 avec des jambes qui le portent loin, déjà, mais pas très longtemps. L’équipe du Bénin n’est pas encore capable d’intensité sur la durée, et c’est assez inquiétant puisqu’il se rend à Kigali pour affronter le Rwanda dimanche prochain. A Kouhounou, dimanche dernier, les Ecureuils ont réussi un admirable début de partie de jeu, face au Mali, et tout le reste est apparu fade. Et c’est parce que c’était trop fade dans la seconde période où les Ecureuils n’ont eu qu’une seule occasion de but. Le programme du mois ne permet pas de corriger ce manque de fraîcheur physique. Mais, ce match contre les Aigles du Mali a montré que le Bénin a peut-être trouvé les pions pour établir un pouvoir défensif même si la défense est chamboulée.

L’axe central, pas mal

Jordan Adéoti qui jouait son premier match officiel avec le Bénin est apparu fringant. La collaboration entre lui et Khaled Adénon loin d’être parfaite, a été plus facile qu’à Ouagadougou le 27 mai dernier lors de la rencontre amicale contre les Etalons du Burkina-Faso. Et même si Ménessou n’a pas montré grand-chose, la défense béninoise a affiché une certaine détermination et une concentration permanente avec un retour remarquable d’Anicet Adjamonsi comme pour démentir les analyses de ces derniers jours. Et c’est l’une des rares fois que le Bénin arrive à conserver l’avantage d’un but aussi longtemps depuis la 18ème minute. L’apport défensif de Djiman Koukou a fait oublier, le temps d’une soirée, ses indisciplines tactiques et sa capacité technique au dessous de la moyenne et Farnolle a été solide et décisif respectivement aux 68ème , 73ème et 79ème minutes.
Le milieu, paré au plus pressé

Si Razack Omotoyossi a pesé lourd sur la défense malienne et que Michaël Poté a été trop limite, le milieu de terrain n’a pas du tout rassuré. Pendant une période, l’équipe du Bénin a réussi quelques enchaînements brillants donnant peut-être à Manuel Amoros le sentiment d’avoir fait un bon travail. Tant que leur jeu a été traversé par la vitesse, le mouvement et de la simplicité, les Ecureuils ont été quelque peu convaincants. La suite du match, plutôt manquée, a vu l’équipe du Bénin perdre le fil, comme si un coup de fatigue général a gagné tous les joueurs. Ainsi, le Mali remporte la bataille du milieu de terrain et domine dans le jeu. Pascal Angan trop lent et souvent très vite dépassé, a passé la deuxième période à marcher sur la pelouse. L’inquiétude au niveau de ce bastion est d’autant plus grande avec la blessure du capitaine Sessègnon à la 87ème minute. Ce dernier a été à la hauteur du match tant dans le jeu que dans les vestiaires. Mais les nouvelles sont bonnes à son niveau de même que du côté de Ménessou.
Dans l’ensemble, les titulaires du soir se sont éteints et les entrants tels que Romuald Bocco, Jocelyn Ahouéya et Abou Maïga n’ont absolument rien impulsé. Ils se sont laissé gagner par le renoncement de ceux qui avaient réussi leur début de match. Si l’équipe du Bénin continue à hausser son niveau, si elle est performante un peu plus longtemps qu’une mi-temps, elle pourra lire dans le regard de ses adversaires une crainte qui avait déserté son rang. Espérons que cette victoire ne soit flatteuse.

Écrit par Arthur Sélo

Publié le mardi 5 juin 2012 dans la Nouvelle Tribune